L’environnement naturel – air, eau, terre, flore, faune – est source de vie. Si nous (et surtout les générations futures) voulons avoir un avenir, nous devons la préserver au plus vite. Pour cela, il faut une législation qui protège efficacement la nature et l’environnement. Qui permette de sanctionner toute pollution ou destruction d’écosystèmes. Qui garantisse que les pouvoirs publics autorisent à l’avenir uniquement la construction de bâtiments et d’installations industrielles et de transport respectueux de l’environnement. Et que ces mêmes pouvoirs publics posent des exigences en conséquence lors de leur rénovation.
Que dire de la législation suisse en matière de protection de la nature et de l’environnement? Elle serait plutôt bonne, selon l’opinion communément admise. Hélas, ce n’est que partiellement vrai, ainsi qu’on le découvre dans les pages de ce numéro de moneta. Dans des domaines comme la lutte contre la pollution de l’eau ou la protection des marais,
les bases juridiques existent, mais il est souvent difficile de les faire respecter. Que la responsabilité incombe à la Confédération, aux cantons ou aux communes,
il manque fréquemment les ressources nécessaires. L’application du droit de l’environnement exige du temps et du savoir-faire, donc du personnel spécialisé, ce qui a un prix. Or, même les meilleures lois sont vaines
sans la volonté politique de les mettre en œuvre et de doter les autorités des moyens appropriés. Faire mieux respecter la législation existante est une chose. Une autre est
d’adapter et d’étendre régulièrement le droit de l’environnement en fonction des connaissances les plus récentes. Nous le voyons actuellement, en Suisse, avec la nouvelle loi sur le CO2. Sans oublier, à l’échelle internationale, l’Accord de Paris sur le climat ou la moins connue
Convention de Minamata sur le mercure. Certaines initiatives prennent une voie bien différente,
pour faire de la nature elle-même la plaignante. Vous découvrirez ici comment le Rhin ou le glacier d’Aletsch pourraient intenter un procès.
Katharina Wehrlirédactrice en cheffe