«Non! Même si nous voulons une mobilité que j’aime qualifier de saine et apaisée, nous ne visons pas une disparition totale de la voiture», répond Florence Germond, conseillère municipale socialiste à la tête du département des Finances et de la mobilité. «À terme, je souhaite une ville où l’espace public revient à l’humain. Je ne suis pas anti-voitures: je veux plus de piétons et de cyclistes, plus de places de jeux, plus de lieux de rencontres dans nos rues.» Tout le programme est contenu dans ces nuances: inciter, accompagner, mais pas forcément pénaliser ni interdire.
Persuader est une chose, réaliser les changements voulus en si peu de temps sans rejouer le scénario français des gilets jaunes en est une autre, surtout pour une ville qui concentre autant d’emplois. «La Ville a les compétences pour agir sur les principales sources d’émission que sont le chauffage des bâtiments, le transport et le traitement des déchets. À nous de communiquer les changements nécessaires, de dialoguer avec la population, tout en montrant que les alternatives existent et qu’elle a les moyens de les choisir», rétorque Fabien Roland, responsable des espaces publics de la Ville de Lausanne.
Peut-on vraiment y arriver sans une politique plus tranchée? N’est-ce pas faire preuve de naïveté que de compter sur la prise de conscience, certes de plus en plus large, ou sur quelques exemples emblématiques et inspirants? Il faudra un accompagnement conséquent de la part des pouvoirs publics, à tous les niveaux, dans les approches réglementaires et fiscales ainsi que dans le choix des bonnes échelles de décision. Mais l’histoire s’accélère parfois de manière inattendue.