Sur ce point, l'entreprise suisse Cargo Sous Terrain (CST) a quelques longueurs d'avance. Le cœur de ce projet logistique est un système de tunnels permettant de transporter des marchandises sous terre. Ces tunnels relieraient plusieurs sites importants de logistique et de production dotés de stations de transbordement (plaques tournantes appelées «hubs»). La première phase de construction, qui devrait durer jusqu'en 2030, devrait raccorder Härkingen/Niederbipp et Zurich. D'ici à 2050, les galeries pourraient s'étendre de Genève à Saint-Gall, avec des embranchements vers Bâle, Lucerne et Thoune. Une étude confirme la faisabilité du projet, salué aussi par le Conseil fédéral. Une expertise de la Confédération parvient à la conclusion que le réseau souterrain répondra en particulier aux futurs besoins du commerce de détail et de la logistique des colis.
Le nouveau système permettrait de garantir les heures de livraison. Pour Daniel Wiener, responsable de la communication du projet, c'est là un avantage appréciable, une telle garantie étant présentement impossible à mettre en œuvre. Le fonctionnement automatisé, peu coûteux, et la circulation continue des biens sans attente ni embouteillage jouent également un grand rôle, d'après M. Wiener. Le projet pourrait s'intégrer à la stratégie de numérisation de la Confédération. En outre, il respecterait l'environnement, avec des véhicules électriques assurant les transports souterrains. Pour la livraison sur le «dernier kilomètre», c'est-à-dire du hub à la clientèle, on miserait sur des moyens de transport durables. En comparaison avec l'utilisation actuelle des infrastructures, cela permettrait des économies considérables en matière d'émissions de bruit et de CO2 par rapport à maintenant.