En effet, les aliments à base d’ingrédients végétaux ont de plus en plus la cote. Selon l’organisation Swissveg, environ cinq pour cent de la population helvétique a une alimentation végétarienne ou végétalienne. Bien que la Confédération avance des chiffres plus modestes, il semble clair que la consommation de viande par personne diminue. Les Suisses en mangent aujourd’hui 48 kilos par an en moyenne, contre 64 kilos voilà 30 ans. Et de plus en plus de gens renoncent occasionnellement à la viande pour lui préférer un succédané: hamburger végétal, «poulet planté», hachis de céréales ou de tofu... Un hamburger sur six vendu dans le commerce de détail est végétarien. Le marché des substituts de viande enregistre une croissance à deux chiffres. En 2020, le commerce de détail en a écoulé pour 117 millions de francs. Mais cela reste une goutte d’eau en comparaison avec la viande, dont les ventes ont atteint 5,4 milliards la même année.
Lukas Weidmann, lui aussi, apporte sa contribution aux substituts de viande, mais sur un marché de niche. Il vend sa récolte dans des magasins de produits bio et diététiques, à des personnes pour qui le prix n’est pas le premier critère. À plus large échelle, l’agriculture suisse a bien peu profité de l’envolée du marché des succédanés de viande. Selon une
étude de l’Office fédéral de l’agriculture, presque toutes les matières premières végétales contenues dans les aliments végétariens prêts à manger proviennent de l’étranger. On ne trouve, en Suisse, quasiment aucune chaîne de transformation de la plante au produit fini. Il en va de même pour les produits non transformés avec des ingrédients de valeur comme les légumineuses, le millet ou l’avoine, appréciés pour remplacer la viande ou pour concourir à une alimentation équilibrée. Les surfaces de culture de ces végétaux sont modestes dans notre pays.