Le Conseil de l’Union européenne (UE) a décidé de repousser d’une année, à fin 2025, l’entrée en vigueur du Règlement européen contre la déforestation et la dégradation des forêts. De plus, le Parlement européen envisage d’y introduire des échappatoires, dénoncent les organisations Greenpeace et Birdlife. Ce texte était censé empêcher que des marchandises importées dans l’UE contribuent à dégrader des forêts. Outre le bois, les mesures visent le soja, l’huile de palme, le café, le cacao et la viande de bœuf (voir moneta 1-2023). Pour importer de tels biens, on devrait à l’avenir prouver qu’ils n’ont pas causé de déforestation. En 2023, le rapport de situation Évaluation de la déclaration sur les forêts estimait à 60 000 kilomètres carrés la surface de forêt perdue en 2023 dans le monde entier, soit à peu près une fois et demie la superficie de la Suisse. Le Conseil de l’UE a affirmé que le report de douze mois de la date d’application devait donner aux États et aux négociants «plus de temps pour mieux se préparer à la mise en œuvre» du règlement contre la déforestation. Norbert Totschnig, ministre autrichien de l’Agriculture et membre du parti conservateur ÖVP, a fait pression en ce sens. Une décision vivement critiquée par le quotidien libéral autrichien «Der Standard», qui considère qu’elle met à mal le Green Deal européen. Le Parlement de l’UE, recomposé après les élections, a vu d’un bon œil ce report et y a intégré, mi-novembre, quelques échappatoires. Ainsi, les forêts se trouvant dans des pays de l’UE pourraient ne plus être concernées par le devoir de diligence. Avec les partis d’extrême droite sortis renforcés des dernières élections, le groupe conservateur du Parti populaire européen vise un assouplissement, à en croire la Fédération allemande des associations de protection de la nature (Deutscher Naturschutzring).