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02.10.2024 par Team Kommunikation ABS

«Ce sera peut-être complètement différent»

Les métiers changent constamment, suivant l’évolution de la société et de l’environnement. Le charron est devenu mécatronicien-ne d’automobiles. Il n’y a plus ni charbonnier ni allumeur de réverbères, mais de nouveaux métiers sont apparus, comme informaticien-ne de l’environnement ou conseiller-ère en énergie. Lesquels sont actuellement en mutation? Quelle image de leur avenir professionnel se font des élèves d’aujourd’hui? Nous avons interrogé une classe secondaire de Pratteln (BL).

Article du thème TRAVAIL. TRAVAIL ?
Photo: mad

Concrètement, nous avons posé les questions suivantes aux élèves : « Quel est le métier de vos rêves ? Comment évoluera-t-il ces dix à quinze prochaines années, par exemple en raison de la numérisation, du changement climatique ou de la migration ? Ou en raison des exigences que vous et votre génération avez vis-à-vis du marché du travail ? Parmi ces changements, desquels vous réjouissez-vous et lesquels vous inquiètent ? Écrivez un texte court à ce sujet. » 


Isabelle

Hôtesse de l’air 

Après le gymnase, je voudrais suivre une formation d’hôtesse de l’air. J’aimerais beaucoup voyager et trouve géniale l’idée d’en faire mon métier. Ça me passionnerait de rencontrer de nouvelles personnes à chaque vol, de découvrir des cultures différentes à chaque destination. Je suis très ouverte et adore discuter avec les gens. J’aime l’idée d’offrir aux passagères et passagers le meilleur vol de leur vie, grâce à un service exceptionnel. Dans dix ans, j’en aurai vingt-quatre et le métier d’hôtesse de l’air aura peut-être beaucoup changé, mais en quoi? Est-ce que les humains auront déjà été remplacés par des robots, ou ne volerons-nous plus du tout? Je pense qu’en tout cas, la formation  d’hôtesse de l’air sera plus difficile. Il y aura davantage d’exigences en ce qui concerne la santé. On travaillera encore plus hygiéniquement et tout le monde devra être capable de réagir en cas d’urgence médicale. L’hygiène devient de plus en plus importante, beaucoup de gens se soucient davantage de la propreté. 
Aujourd’hui déjà, l’enregistrement d’un vol est très numérisé. Quand nous entrerons dans un aéroport dans dix ans, peut-être que des machines ou des robots feront le contrôle de sécurité au lieu des humains. Peut-être que des robots nous assisteront et nous guideront même vers la porte d’embarquement. Nous scannerons nos billets et ils nous expliqueront tout ce qui concerne notre vol. Les hôtesses de l’air et les personnes qui s’occupent des vols pourraient ainsi mieux se concentrer sur les souhaits des passagères et passagers, et aider plus efficacement beaucoup de gens. Je me réjouis de voir des robots. D’un autre côté, ça m’inquiète un peu de penser qu’il pourrait y avoir beaucoup moins de gens qui travailleront dans les aéroports. J’aurais moins de chances de trouver un emploi, car les machines feraient plein de choses. Je suis curieuse de voir à quoi ressemblera le travail dans le futur. Ce sera peut-être complètement différent de ce que j’imagine. Personne ne peut le dire.


Ledion

Conseiller d’entreprise

J’aimerais devenir conseiller d’entreprise dans le secteur financier, car je pense que ce métier me convient vraiment bien. J’ai une bonne compréhension de la manière dont on traite les gens et les entreprises. Et je m’intéresse beaucoup à tout ce qui concerne la finance. Je trouve passionnante la manière dont l’économie fonctionne et dont on développe des stratégies financières. Cela me motive complètement à travailler dans ce domaine. Mais en pensant à l’avenir, je suis aussi un peu inquiet, surtout en ce qui concerne l’intelligence artificielle et l’impact qu’elle pourrait avoir sur le secteur financier. Dans les quinze prochaines années, l’IA sera sûrement capable de donner des conseils financiers très pointus, peut-être même meilleurs que ceux des humains. Cela m’inquiète, car alors, les conseillères et conseillers en entreprise seraient inutiles face à une IA tout simplement plus rapide et efficace. Mais d’un autre côté, je pense qu’il y a également des raisons pour lesquelles l’IA ne va pas pouvoir tout faire dans le conseil financier. Les entreprises risquent de perdre leur équilibre si elles s’appuient trop sur des algorithmes et des décisions prises par des machines. Ou bien des entreprises faibles pourraient se retrouver soudain en meilleure position grâce à l’utilisation de l’IA, ce qui fausserait la concurrence. Ce serait comme un «code de triche» dans un jeu. Je pense qu’en tant que conseillère ou conseiller d’entreprise, on a besoin non seulement de connaissances techniques, mais aussi de beaucoup d’expérience et d’une bonne compréhension de la manière dont les gens prennent des décisions, du rôle que jouent leurs émotions. Selon moi, l’IA ne peut pas remplacer complètement ce côté humain. Je suis donc convaincu que mon métier restera important à l’avenir. Il y aura toujours des entreprises qui auront besoin de conseils personnalisés et d’un soutien sur mesure pour réussir. L’IA peut cer­tainement être un outil utile, mais l’expérience et le jugement d’un humain sont irremplaçables. Je crois vraiment que mon métier restera très important dans les années à venir.


Luka

Informaticien

Dans quinze ans, le métier d’informaticien sera sûrement très différent d’aujourd’hui. La technologie évolue vite et cela a une grande influence sur le monde du travail. J’imagine que les informaticien-ne-s auront encore plus d’importance à l’avenir, car presque tout est lié aux ordinateurs et aux logiciels. 
Tout d’abord, l’intelligence artificielle (IA) jouera un rôle bien plus important. Travailler avec cette nouvelle technologie me fascine beaucoup. Il existe  déjà de nombreuses applications d’IA, mais dans quinze ans, on l’utilisera sûrement dans presque tous les domaines. Les informaticien-ne-s ne se conten­teront pas d’écrire des programmes: elles et ils développeront également des systèmes d’IA capables ­d’apprendre et de prendre des décisions de manière ­autonome. Cela signifie qu’elles et ils devront apprendre beaucoup plus sur les machines et analyser les données. 
Un autre point important est la cybersécurité. Comme toujours plus de personnes sont en ligne et que les données sont stockées numériquement, la protection devient très importante. Les informaticien- ne-s devront se spécialiser dans le développement de systèmes sûrs et résistants aux attaques des pirates informatiques. Ce sera passionnant, mais aussi exigeant. 
De plus, la collaboration entre les informaticien-ne-s et les autres professions va augmenter. Les informaticien-ne-s ne travailleront pas seulement dans des entreprises informatiques, mais aussi dans des domaines comme la médecine, l’éducation et même l’art. Elles et ils collaboreront avec des médecins, des profs et des artistes pour trouver de nombreuses solutions. Elles et ils auront également besoin de bonnes compétences en communication pour expliquer leurs idées et travailler en équipe. 
Une autre nouveauté pourrait être le travail à domicile. Beaucoup de gens ont vu pendant la pandémie qu’ils pouvaient faire plein de choses à la maison. Les informaticien-ne-s auraient donc de nouveaux horaires et lieux de travail, ce qui rendrait la vie professionnelle plus agréable. 
En résumé, dans quinze ans, le métier d’in­formaticien-ne sera beaucoup plus dynamique et varié. La combinaison de l’IA, de la cybersécurité et de la ­collaboration apportera de nouvelles possibilités. La seule chose qui m’inquiète est que le métier aura beaucoup à voir avec les machines. Il faudra donc d’abord bien les connaître pour pouvoir se rapprocher du métier.
Je trouve passionnant de réfléchir à l’évolution de ce métier et j’espère pouvoir devenir un jour informaticien!


Joline

Médecin

Pour l’instant, je n’ai pas de métier de rêve. Enfant, je voulais devenir médecin. Mes modèles étaient ma marraine, qui est médecin, et ma mère, qui travaille encore maintenant dans les soins. Je me déguisais en doctoresse et j’avais une valise avec des instruments médicaux et des seringues. Je pouvais parfois m’en servir pour soigner mes deux frères et sœurs. Que se passerait-il si je réalisais mon rêve d’enfant? À quoi ressemblera le travail d’un médecin dans dix ans? 
J’ai souvent entendu dire que la génération Z était exigeante. Les jeunes d’aujourd’hui veulent équilibrer leur vie privée et leur vie professionnelle. Cette attitude a certainement des côtés positifs et négatifs. Je ne peux évidemment pas en juger moi-même et veux éviter les préjugés. Les jeunes d’aujourd’hui sont plutôt affirmé-e-s et partagent ouvertement leur opinion, ce que les adultes ont parfois du mal à accepter. 
Le fait que la jeune génération soit plus tournée vers le numérique est certainement un avantage, car la numérisation sera un autre grand changement. Grâce aux moteurs de recherche sur Internet, les gens en savent beaucoup plus. Des gens s’informent avant de prendre rendez-vous chez le médecin, ce qui lui fait gagner du temps. Mais cela peut aboutir à des erreurs, selon la source d’information, et certaines personnes font parfois plus confiance à Internet qu’à des médecins formé-e-s. J’imagine qu’un jour – probablement pas dans dix, mais peut-être dans cinquante ans –, chaque personne portera une puce qui fournira des données de mesure, par exemple la tension artérielle, des valeurs d’inflammation et autres. 
Cela permettrait de résoudre un autre problème: le manque de personnel. De nombreux jeunes adultes préfèrent un emploi du lundi au vendredi avec des horaires de travail réguliers. Une telle puce ferait économiser du temps et du personnel. 
Pour moi, ce ne serait sûrement pas un grand changement, car je n’ai pas encore d’expérience pro­fessionnelle. Je pense que les ordinateurs facilitent les tâches, mais leurs connaissances ont aussi de quoi effrayer. Selon une étude, une intelligence artificielle est capable d’établir des diagnostics qui ont atteint le niveau de l’humain. 
Le mieux serait que je me lance dans la recherche et que j’invente cette puce. Peut-être que j’obtiendrai un prix Nobel!


Noè

Conducteur de pelleteuse

À six ans et demi, je rêvais de conduire une pelleteuse (mon rêve absolu). Mais aujourd’hui, à 14 ans, j’ai bien changé. Mon rêve actuel est de devenir architecte. Cela dit, j’ai du mal à imaginer le métier d’architecte dans quatorze ans, alors permettez-moi de parler du métier qui m’a fasciné pendant mon enfance. 
La première idée de l’avenir de ce métier était que des robots seraient assis dans les pelleteuses à la place des humains. Mais, petit à petit, toujours plus d’idées me sont venues, par exemple une pelleteuse préprogrammée que l’on amènerait sur un chantier pour y creuser des trous. Si c’était la solution, elle existerait peut-être déjà. Mais ce n’est pas si simple: on creuse rarement quelques trous pour faire ensuite exactement les mêmes ailleurs. On serait donc obligé de reprogrammer l’excavatrice après chaque travail ou journée. 
Je ne pense pas que la forme des excavatrices changera. Seule la cabine de conduite devrait disparaître, car les conductrices ou conducteurs pourraient piloter les pelles à distance, depuis un bureau ou n’importe où. 
Oui, ce serait une possibilité, mais j’imagine quelque chose d’encore mieux, comme un hologramme de pelleteuse (lumière solide) que l’on pourrait piloter confortablement depuis chez soi, grâce à un simulateur. Ou peut-être que des robots seront assis dans ces si­mulateurs pour faire ce travail. Ou bien l’excavatrice sera-t-elle un robot. Qui sait, peut-être que dans  quatorze ans, il n’y aura plus d’humains, juste des robots, ou carrément plus de planète Terre. Nous devrions donc toujours nous réjouir du présent et espérer qu’il y ait un lendemain. Voilà ce que je pense du métier de conductrice ou conducteur de pelleteuse dans quatorze ans.


Asli

Enseignante

Mon rêve est de devenir enseignante. J’ai toujours voulu faire quelque chose dans le social, parce que j’aime beaucoup le contact avec les gens et surtout travailler avec les jeunes. Cela dit, je me demande à quoi pourrait ressembler le métier dans dix ou quinze ans, puisque la société évolue déjà avec la numérisation, mais aussi avec d’autres aspects comme les changements climatiques ou la migration, entre autres. Je pense que la transmission de connaissances par l’enseignant-e, comme elle se fait, deviendra moins im­portante, car elle pourrait passer par l’intelligence artificielle ou d’autres médias numériques. Les enseignant-e-s auront plutôt un rôle de soutien afin d’aider les élèves individuellement. Le soutien mental sera un aspect important, parce que la charge mentale n’arrête pas d’augmenter dans la société. On pourrait aussi renoncer en grande partie à corriger les examens et les devoirs, ce qui permettrait aux enseignant-e-s de passer plus de temps pour des tâches directes avec les élèves. L’apprentissage autonome jouera un rôle important dans l’enseignement du futur, car les élèves travailleront de plus en plus avec leurs propres appareils numériques, par exemple des ordinateurs portables. Cela ouvre aussi de nouvelles manières de communiquer et rend les élèves plus autonomes. Je me réjouis de la plupart de ces changements, qui pourraient rendre les cours plus intéressants et plus variés. Cependant, je me demande si la numérisation ne réduit pas le contact personnel entre l’enseignant-e et la classe. L’utilisation d’appareils risque également d’avoir une influence sur la santé mentale. Il serait important de trouver un juste milieu qui permette de profiter des avantages de la numérisation sans nuire à la relation avec les enseignant-e-s et au développement personnel des élèves.


Diana

Vétérinaire

Actuellement, je ne rêve pas d’un métier en particulier, mais petite, je voulais devenir vétérinaire. J’avais envie d’en savoir plus sur ce métier parce que j’aime beaucoup les animaux. Mes grands-parents adorent s’en occuper et m’ont toujours inspirée. La technologie évolue très vite et, dans quinze ans, les vétérinaires utiliseront des moyens très modernes, par exemple des outils technologiques et peut-être même des robots. Ils pourraient détecter plus facilement une maladie et beaucoup aider le travail de la doctoresse. 
Les robots seraient également très utiles en participant à des opérations et des soins de routine, qui sait ? Plus tard, peut-être que moins de personnes feront ce métier et que les robots accompliront tout le travail. La question est : l’intelligence artificielle peut-elle donner d’aussi bons résultats ? 
Les robots et les drones pourraient être très efficaces en médecine vétérinaire, pour soigner et examiner les animaux dans les fermes. La télémédecine serait d’une grande utilité aux personnes qui ont besoin d’aide et qui vivent dans un endroit difficile d’accès. 
Peut-être qu’il n’y aura pas autant de changements. Je suppose que le changement climatique sera le plus gros problème. Un bon climat est très important pour la faune, sinon les animaux peuvent tomber malades plus facilement et avoir encore plus besoin de notre aide. Mon opinion est qu’il faudra toujours des humains en médecine vétérinaire. Je pense que les animaux se sentent mieux avec des humains qu’avec l’intelligence artificielle. Nous avons une meilleure capacité à les rassurer, à les contrôler et à leur donner de l’amour. Les animaux sont les meilleurs amis des humains. J’espère qu’ils seront toujours bien traités et me réjouis de voir ce que deviendra la médecine vétérinaire à l’avenir. 


Jon

Conseiller à la clientèle privée

Le métier qui m’attire est celui de conseiller à la clientèle privée dans une banque. Cela consiste à bien conseiller et suivre les clientes et clients, à répondre à leurs questions, à s’occuper des plaintes et des réclamations, à soutenir les ventes et le marketing, à faire des offres. Je suis très serviable et j’ai un bon contact avec les gens, c’est pour cela que ce travail me convient. Pourquoi la banque est-elle importante pour la société ? Elle aide par exemple à financer une maison. Elle prête de l’argent qu’il faudra rembourser les années suivantes. Une banque aide aussi par exemple à créer sa propre entreprise, de la même façon que pour l’achat d’une maison. Voilà ce qui me motive à travailler à la banque en tant que conseiller à la clientèle privée. Je veux aider tout le monde, et mon objectif est bien sûr de rendre ma clientèle heureuse. Je crois qu’à l’avenir, la banque va beaucoup s’améliorer en ce qui concerne la technologie, par exemple avec l’intelligence artificielle. Elle va sûrement changer le monde et rendre beaucoup de choses plus faciles. L’IA permet d’analyser le comportement des clientes et des clients, d’établir des recommandations personnalisées. Avec cette elle, les conseillères et conseillers peuvent fournir des conseils ciblés, basés sur des données. Il est important de comprendre comment utiliser les plus récents logiciels bancaires, plateformes en ligne et applications bancaires mobiles. Le conseil à la clientèle privée doit pouvoir guider la clientèle dans les processus numériques et faciliter l’utilisation des outils numériques. Ces spécialistes analysent de grandes quantités de données de la clientèle pour obtenir un aperçu de son comportement, développer des modèles de risque et créer des produits financiers sur mesure. Je suis très intéressé par l’IA, car on a pu voir, ces dernières années, à quel point elle est devenue puissante et pratique. Elle facilitera la vie des travailleuses et travailleurs, puisqu’elle peut déjà accomplir de nombreuses tâches. Franchement, je pense que nous n’avons aucune raison de nous inquiéter. 


Noah

Électronicien

J’ai choisi l’électronique parce que j’ai toujours voulu comprendre comment fonctionnent vraiment les appareils électroniques. L’électronicien développe et programme du matériel et des logiciels, puis les entretient et les teste jusqu’à ce qu’ils soient bons. Pour ça, il collabore avec plusieurs métiers. Je pense que dans la profession d’électronicien-ne, de nouveaux composants plus sophistiqués et plus petits arriveront et que les composants actuels diminueront de taille. On devra peut-être aussi effectuer des mesures et des tests plus précis et faire attention à encore plus de choses. Dans dix ans, il sera peut-être plus difficile d’obtenir des cartes et des composants, car la plus grande partie de ce dont on a besoin en électronique provient d’Asie ou d’Afrique. Il se peut que l’on doive travailler avec d’autres métiers, parfois nouveaux, et aussi plus souvent sur ordinateur, parce que l’assemblage du circuit imprimé se fait déjà par une machine. Je me dis que la lecture et la création de schémas ne changeront pas beaucoup. Il se peut aussi que l’intelligence artificielle soit capable de les créer et que l’électronicien-ne doive juste les contrôler, mais je ne pense pas que ce sera le cas. L’électronique sera sûrement de plus en plus automatisée et numérisée. 
Je m’inquiète de la possibilité de voir bientôt disparaître le métier d’électronicien-ne, parce qu’à l’époque des robots et des machines, on cherche surtout des automaticien-nes. Le travail à temps partiel et le télétravail seront probablement plus répandus dans la profession, vu que la génération actuelle préfère travailler à la maison, moins longtemps et pas aussi durement qu’avant. Dans dix ans, il faudra sans doute apprendre l’arabe ou une autre langue étrangère, car il y aura beaucoup de réfugié-e-s partout dans le monde et on devra certainement travailler avec elles et eux. Et peut-être qu’un nouveau domaine dans l’électrotechnique menacera également le métier d’électronicien-ne. 


Rémy

Informaticien

Je rêve d’être informaticien. J’aime ce métier parce qu’il est très varié et toujours passionnant. En plus, il est bien payé. Il existe deux spécialisations pour les informaticiens. L’une est le développement d’applications, qui concerne davantage le domaine numérique : on programme des logiciels, c’est-à-dire des apps, et on les améliore en permanence. L’autre est le développement de plateformes, où l’on travaille plutôt avec des objets électroniques physiques. Dans cette spécialisation, on met en place des réseaux, on construit des serveurs physiques et virtuels. Une informaticienne ou un informaticien gagne en moyenne entre 45'000 et 160'000 francs par an, ce qui fait un salaire mensuel de 3'750 à 13'333 francs. Ce métier correspond bien à mes points forts, parce que je suis à l’aise avec les appareils électroniques. J’aime aussi programmer et assembler des circuits électroniques. J’ai beaucoup de connaissances préalables : je suis scout TIC et participe à un cours d’électronique. Les deux activités me plaisent beaucoup. Ces dernières années, le métier a pris de l’importance et il est de plus en plus recherché. Avec la numérisation, cela va sûrement s’intensifier, car l’informatique est déjà indispensable dans de nombreux domaines. Globalement, cette profession a de toute façon de l’avenir, mais des emplois dans l’informatique sont également menacés. L’intelligence artificielle pourrait faire le travail aussi bien, ou même mieux et avec plus d’efficacité. Personnellement, je soutiens l’IA, mais je pense que l’on devrait prendre soi-même les décisions importantes plutôt que de les lui confier. Dans tous les cas, j’espère et crois que cette profession continuera d’exister, au moins pour contrôler l’IA. Sinon, il y aurait un risque qu’elle s’emballe et mette l’humanité en danger, ce qui pourrait être catastrophique. 


Alina

Animatrice radio 

« Il est huit heures, voici les informations ! » Est-ce que nous entendrons encore cette phrase prononcée par une vraie personne dans trente ans ou même déjà dix ans ? Quand je pense à l’avenir de la radio, aux animatrices et animateurs radio, un tas d’idées différentes me viennent à l’esprit. La technique va sûrement beaucoup évoluer, ce qui n’est pas forcément négatif. Mais peut-être que je ne pourrai jamais exercer ce métier, si l’intelligence artificielle remplace les êtres humains. Je trouve ce changement technique très problématique. Bien sûr, l’IA a aussi beaucoup de côtés positifs, mais la technique ne pourra pas remplacer certaines choses simples, car ce serait trop différent. Ce métier m’a toujours fascinée, car les animateurs et animatrices radio parlent à beaucoup de gens, toujours avec une certaine décontraction et sympathie. Voilà précisément ce que l’IA ne peut pas remplacer. Je me demande parfois si les gens écoutent encore la radio, alors que l’on peut de toute façon écouter ou lire par d’autres moyens tout ce que propose ce média. Personnellement, j’écoute rarement la radio, sauf en voiture avec mes parents. Sinon, j’écoute ma musique sur Apple Music. Je vois également ça dans mon entourage du même âge : les autres écoutent rarement, voire jamais, la radio. Peut-être qu’à trente ans, nous le ferons, mais sinon, les stations finiront par disparaître. Bien sûr, ce n’est pas certain. La radio sera peut-être encore plus spécifique, pour que chacun-e puisse trouver une station qui lui plaise et l’intéresse. On éviterait ainsi que de moins en moins de gens écoutent la radio. Les lieux vont sûrement aussi changer. Qui sait, nous écouterons peut-être la radio à l’école, dans le bus ou même dans l’avion. Pour conclure, je pense que si beaucoup de gens continuent à écouter la radio, elle restera un enrichissement pour beaucoup d’entre nous : avec de la musique, des informations sur les événements du monde entier, des discussions intéressantes et le divertissement d’animateurs et d’animatrices amusant-e-s. Pour moi, ce sont en tout cas des modèles. 


Tabea

Astrophysicienne

Quand je regarde le ciel étoilé le soir, je vois l’immensité de l’univers et me pose souvent les mêmes questions. Comment peut-il continuer à s’étendre alors qu’il est infini ? Y a-t-il de la vie quelque part et la découvrirons-nous un jour ? Le métier d’astrophysicien-ne et ses instruments évoluent constamment. Dix ans, c’est très court en physique. En comparaison, le développement du Starship de SpaceX a duré environ douze ans et il n’a pas encore volé dans l’espace[SP2]. Plus loin dans le futur, je crois que l’intelligence artificielle pourrait aussi changer quelque chose dans le métier. Avec son aide, il serait possible d’analyser les données collectées et de découvrir ainsi plus facilement des modèles et des anomalies. Mais le métier ne va pas changer seulement en ce qui concerne la science des données. Les instruments s’améliorent sans cesse, comme le James Webb Space Telescope ou l’Extremely Large Telescope (ELT), encore en construction. Ils permettront de faire de nouvelles découvertes scientifiques révolutionnaires, sur d’autres exoplanètes (où nous pourrons peut-être vivre un jour), des trous noirs, la matière noire ou encore la formation et l’évolution de trous de ver, qui serviront peut-être à découvrir des planètes plus éloignées de la Terre. Mais pour le moment, ces trous de ver n’existent qu’en théorie. 

Le métier d’astrophysicien-ne est confronté à des défis liés aux changements climatiques. 

Observatoires : les conditions météorologiques extrêmes causées par les changements climatiques peuvent endommager ceux qui se trouvent dans des endroits exposés. 

Baisse des subventions : comme la crise climatique est un défi mondial urgent, davantage de ressources pourraient aller à la recherche liée au climat. On verrait alors diminuer les fonds disponibles pour l’astrophysique, ce qui obligerait les astrophysicien-ne-s à devoir se battre plus pour obtenir des financements. 

Ressources : les ressources terrestres deviennent de plus en plus rares. Les astrophysicien-ne-s en ressentiront les effets, car le matériel qui leur est nécessaire sera toujours plus cher. 

Conclusion : le métier d’astrophysicien-ne nécessite de plus en plus de moyens techniques. Mais de nouveaux instruments permettent aux scientifiques de faire de nouvelles découvertes, ce qui est une étape importante pour résoudre les mystères de l’univers. 


Céline

Directrice d’hôtel 

Je pense que le métier qui m’intéresse existera encore dans dix ou quinze ans. La population veut continuer à voyager dans le monde et vivre plein de belles choses. Il faut bien que ces gens dorment quelque part, de préférence dans des endroits confortables et luxueux, avec un service 24 heures sur 24. En tant que directrice d’hôtel, j’aurai de grandes responsabilités pour l’ensemble des activités de l’établissement. Cela dit, dans dix ou quinze ans, beaucoup de choses auront changé. La technologie aura beaucoup progressé, l’intelligence artificielle pourra effectuer de nombreuses tâches. Tout sera automatisé, à commencer par le service de chambre ou la gestion des bagages. Ce ne sont plus les humains qui s’en occuperont, mais des robots et des drones. 
Un établissement hôtelier aura une responsabilité écologique et devra viser toujours plus la durabilité et la neutralité climatique. Les repas seront aussi décisifs, car les différentes formes d’alimentation se répandent de plus en plus. Le menu devra être varié et proposer quelque chose pour chacun et chacune. Cela aura un impact positif sur la nature. Le climat aura changé. Certaines destinations touristiques seront rayées de la carte en raison de catastrophes écologiques potentielles. Certaines ressources ne seront plus disponibles, ce qui réduira le luxe. Les besoins de la clientèle changeront et seront plus difficiles à satisfaire. Les espaces de bien-être devront être plus grands et l’offre d’activités de loisirs plus vaste. Beaucoup de petits établissements auront fermé, car la demande ira davantage vers les grands hôtels. De plus en plus d’hôtels de luxe ouvriront et s’étendront dans le monde entier. 
Les tâches du personnel incluront de nouveaux domaines et défis. Le travail demandera toujours plus de perfection et de soin du détail. Les exigences des employé-e-s pour le temps partiel et la durée de vacances augmenteront, afin de passer plus de temps avec leur famille et de faire ce qui les intéresse. 

Le métier de directrice d’hôtel sera plus exigeant et plus varié. Il faudra s’adapter à toutes ces différences et, pourtant, je suis prête à aller dans le métier de mes rêves. 


Maria Grazia

Politicienne

Le métier de politicien et de politicienne est très varié et passionnant. Il s’occupe de nombreuses tâches importantes, comme résoudre des problèmes dans la société ou prendre des décisions pour la population. Cela m’intéresse beaucoup, parce qu’on peut faire quelque chose de bien pour la collectivité. Le métier est né il y a longtemps dans la Grèce antique. Il n’a pas cessé d’évoluer depuis et continuera de le faire. Je pense que dans les cinquante prochaines années, les choses vont changer en politique, car nous sommes à l’ère de la numérisation et des changements climatiques. 
La numérisation concerne tout le monde. Je crois donc que les robots ne remplaceront pas (encore) les hommes et les femmes politiques, mais que l’intelligence artificielle sera certainement le plus grand danger. Elle sera si avancée que des gens pourront manipuler des entrevues et des conversations entières, donc des déclarations d’hommes et de femmes politiques, sans qu’il soit possible de distinguer le vrai du faux, en vidéo ou audio. Voilà qui est très dangereux, car de fausses informations peuvent influencer l’opinion de la population. 
En ce qui concerne le travail en général, on peut imaginer que dans cinquante ans, toutes les réunions se feront sur ordinateur. Mais les grandes conférences devraient quand même avoir lieu en présentiel, afin de conserver un peu de tradition et de contact social. Le risque d’être surveillé-e ou de subir une cyberattaque sera en tout cas plus élevé. 
Les politicien-ne-s devront faire face à de nouveaux défis, en particulier l’introduction de nouvelles lois sur la sécurité numérique, le changement climatique et la migration. 
Le changement climatique est un sujet très actuel et le restera. De nouvelles solutions doivent être trouvées afin de protéger la planète pour les générations futures, par exemple en introduisant davantage d’énergies renouvelables.
La migration est souhaitée dans certains pays, mais pas dans d’autres. Sa gestion sera l’une des tâches principales des hommes et des femmes politiques, car la population mondiale ne cesse d’augmenter. Ce sont surtout les personnes issues des pays les plus pauvres qui migrent vers d’autres, par exemple pour chercher du travail. 


Noah G.

Médecin de famille

Le métier de médecin de famille va beaucoup changer ces dix à quinze prochaines années. Surtout en raison des nouvelles technologies. Par exemple, chacune et chacun peut avoir chez soi de plus en plus d’appareils numériques pour surveiller son état de santé. Il s’agit surtout de tensiomètres ou de cardiofréquencemètres, toujours plus courants aussi sur les montres intelligentes. Et certaines applications mobiles peuvent surveiller le sommeil et la forme physique. Un médecin de famille pourra à l’avenir vérifier ces données et intervenir rapidement si quelque chose ne va pas. 

Un autre progrès attendu est l’utilisation toujours plus courante de la télémédecine. Elle permet de ne plus devoir aller personnellement chez le médecin, mais de faire beaucoup de choses via Internet. Un médecin peut ainsi nous parler en vidéoconférence et nous conseiller directement pour de petits problèmes. Cela ferait gagner beaucoup de temps et rendrait le médecin plus accessible aux personnes avec handicap ou vivant à la campagne, par exemple. Le problème est qu’on ne peut pas voir en vidéo des choses comme les fractures ou d’autres lésions internes. 

Un autre point est la prévention. Évidemment, son utilité est limitée avec les fractures ou les virus, généralement imprévisibles. Mais pour le reste, un médecin de famille peut nous aider à vivre sainement et assurer un suivi sur mesure. Entre autres dans l’alimentation et la forme physique afin d’éviter des problèmes cardiaques, le diabète ou même les grippes, qui touchent surtout les personnes âgées. Espérons qu’on travaillera davantage avec ces méthodes à l’avenir. Bien sûr, les erreurs de diagnostic sont inévitables. 

De plus, l’intelligence artificielle sera de plus en plus utilisée pour rédiger des protocoles de soins et, globalement, pour alléger le travail administratif des médecins de famille et de la plupart des professionnel-le-s de la santé. Il existe, par exemple, des dictaphones sur lesquels le médecin enregistre son compte-rendu, que l’appareil transcrit ensuite. Le métier de médecin de famille est déjà en train de changer et de se moderniser considérablement, alors on peut attendre beaucoup de l’avenir. 


Salvatore

Enseignant

1ère partie : Pourquoi ce métier ? 
J’ai toujours voulu devenir enseignant. La diversité du métier avec les différentes matières me plaît beaucoup. Ce métier pourrait devenir encore plus intéressant d’ici dix ou quinze ans, car la technologie sera plus avancée. 

2e partie : Comment cela devrait-il changer ? 
Je pense que beaucoup de choses vont changer. Tout d’abord, les tableaux noirs (pas tous) deviendront des écrans tactiles et les salles de classe seront technologiquement plus avancées. Elles auront des éclairages, stores et climatiseurs automatiques. Ce qui peut faire baisser la consommation d’électricité. Deuxièmement, avec les progrès technologiques, on travaillera plus sur tablette, donc moins sur papier. En travaillant davantage de cette manière, on abattra moins d’arbres, ce qui diminuera l’impact sur le climat. Pour finir, les matières seront plus difficiles (par exemple les maths, car il y aura plus de formules). 

3e partie : Comment les matières seront-elles touchées et devons-nous nous en inquiéter ? 
(Je ne citerai que les matières les plus importantes de l’enseignement primaire.) 

Allemand : La langue grandit avec chaque nouveau mot et chaque nouvelle règle. Comme il y en aura davantage dans dix à quinze ans, cette matière deviendra chaque année plus difficile. Dans cette partie de la Suisse, nous n’avons pas à nous inquiéter, car on apprendra en allemand.

Maths : Ils sont déjà l’une des matières principales les plus difficiles, avec leurs règles complexes. On devrait voir apparaître de nouvelles règles et de nouveaux thèmes, par exemple des algorithmes à calculer mentalement. En maths, tout se fait sur Internet ou sur des appareils électroniques (par exemple des tablettes). Nous devrions nous en inquiéter un peu. 

Nature-humanité-société : Ce sont des sujets différents, alors on ne peut pas vraiment déterminer si ce sera plus difficile ou plus facile. On ne sait donc pas s’il faut s’inquiéter ou non. 


Katrina

Enseignante

J’ai choisi le métier d’enseignante parce que j’aime les enfants. 
Les enseignant-e-s sont là pour nous apprendre des choses, à nous les enfants. Mais est-ce que ce sera encore le cas à l’avenir ? On a pu constater à quel point Internet est devenu important et s’est développé. L’intelligence artificielle peut faire plus que ce que nous pensons, peut-être même remplacer les enseignant-e-s. 
Imaginez qu’un jour les élèves soient seulement face à un ordinateur portable plutôt qu’une maîtresse ou un maître d’école, et apprennent tout par l’IA et Internet. Est-ce que ce serait bon pour elles et eux ? Sûrement pas. Il y a de nombreux inconvénients. Comment apprendre à se comporter avec d’autres personnes et à se faire des ami-e-s ? Rester assis la moitié de la journée devant un ordinateur est mauvais et représente des risques pour la santé. Les enfants avec un handicap auraient deux fois plus de difficultés. Un enfant aveugle ne peut pas lire et aura donc du mal à apprendre de manière autonome. L’utilisation de l’intelligence artificielle aura des répercussions sur le monde entier. Que deviendront les métiers ? L’IA va-t-elle remplacer complètement les humains ? 
Mais il n’y a pas que de mauvais côtés à l’IA. Son utilisation peut aussi faciliter l’enseignement, en le rendant plus efficace et en faisant gagner du temps. Il y a déjà une pénurie d’enseignant-e-s. Que fera-t-on si on n’en trouve plus à l’avenir ? L’IA devrait alors de toute façon prendre le relais. 
Cela signifie que le métier pourrait devenir mieux considéré dans la société, ce qui permettrait aux enseignant-e-s d’être plus sûrs d’elles et eux, d’obtenir davantage de reconnaissance et de soutien. Avec peut-être une augmentation de leur salaire. 
Les exigences et les contenus d’apprentissage vont sûrement changer. On fera peut-être mieux attention à ce que les enfants souffrent moins du stress. Les cours commenceront peut-être plus tard et les enseignant-e-s ne devront plus venir travailler aussi tôt. Dans le futur, il y aura de nombreux autres sujets passionnants. Ça veut dire que le programme scolaire sera peut-être très différent. 
Grâce à la recherche, on pourrait trouver de nouvelles méthodes d’apprentissage, réorganiser le travail pour les enseignant-e-s et utiliser efficacement l’intelligence artificielle. 


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Enseignante primaire 

Depuis que je suis en troisième année, mon rêve pour plus tard – après avoir voyagé et découvert le monde – est de devenir enseignante primaire. Être une bonne prof pour les enfants de la troisième à la sixième a toujours été et reste mon objectif. 
Ces dernières années, la plupart des métiers ont changé, si ce n’est pas tous. Ils se numérisent de plus en plus et l’intelligence artificielle s’occupe de tâches auparavant effectuées par les humains. L’évolution numérique est rapide, alors il est difficile de faire des prévisions fiables sur plusieurs années. 
Je pense que le quotidien des enseignant-e-s sera fortement transformé, d’ici à ce que je puisse moi-même me lancer dans cette profession. Selon moi, le contenu d’un sac d’école se composera presque exclusivement, d’une tablette, d’un ordinateur ou de ce qui existera encore d’ici là. Les enfants sont déjà très vite en contact avec des appareils numériques à l’école, et cela ne changera pas. 
La profession changera non seulement en ce qui concerne le contenu, mais aussi la pédagogie. Les enfants devront travailler de façon plus autonome et les enseignant-e-s seront surtout responsables de l’encadrement du travail. Je suis curieuse de voir si les salles de classe vont changer d’aspect. Si elles seront réaménagées pour que chaque enfant puisse travailler pour lui-même ou s’il y aura encore parfois, dans quelques années, des tables de groupe. 
Personnellement, l’avenir me fait un peu peur, parce que j’aimerais enseigner aux enfants les matières sous forme de textes ou d’exercices manuscrits. L’idée que dans quelques années, l’IA sera peut-être capable d’enseigner mieux qu’une personne instruite est effrayante et peut-être réaliste. 
Depuis la grande percée de l’IA, dans le monde entier, d’innombrables élèves s’en servent tous les jours pour accomplir des tâches plus vite, plus efficacement et certainement aussi plus correctement. Il existe des exemples de dissertations d’IA auxquelles l’enseignant-e a attribué une bonne, voire une excellente note. 
Toutes ces idées, suppositions et possibilités me font beaucoup réfléchir, mais ne m’empêchent pas pour le moment de vouloir me lancer dans ce domaine professionnel d’ici dix à quinze ans. Je m’en réjouis. 


Mina

Responsable des médias sociaux

Je trouve le sujet des médias sociaux très intéressant, et c’est ce qui m’a attirée vers le métier de responsable des médias sociaux. Je passe de toute façon déjà beaucoup de temps sur Instagram, Tik Tok et Snapchat, et suis très au point avec ça. J’aime beaucoup créer des posts sympa, raconter des histoires et communiquer avec les gens. Je trouve géniale l’idée d’en faire mon métier. C’est mon oncle qui m’en a donné l’envie : il est responsable des médias sociaux chez Coop et, chaque fois qu’il en parle, je trouve cela passionnant. Il travaille par exemple avec des influenceuses et influenceurs. Lorsque Coop veut lancer un nouvel aliment végétalien, il cherche sur Instagram ou Tik Tok des influenceuses ou influenceurs suisses qui correspondent bien au produit. Ensuite, il leur écrit et organise la collaboration. Les influenceuses et influenceurs postent ensuite des informations sur le produit pour attirer l’attention. Je trouve impressionnant qu’il parvienne à atteindre autant de gens via les réseaux sociaux. Ce travail me plairait beaucoup, à moi aussi. Et je crois qu’il sera très important aussi à l’avenir. Je ne m’inquiète pas de le voir disparaître un jour, bien au contraire. Je suis sûre qu’à l’avenir aussi, la publicité se fera par le biais des médias sociaux et des influenceuses ou influenceurs. Je pense donc que ce métier va devenir encore plus important, parce que de plus en plus d’entreprises devraient se rendre compte que les réseaux sociaux ont un grand impact sur la clientèle. Je suis créative et j’aime m’exprimer, que ce soit avec des photos, des vidéos ou des textes. En tant que responsable des médias sociaux, je pourrais utiliser ma créativité et atteindre les gens. Ce serait un travail de rêve pour moi, car cela me permettrait de créer quelque chose de nouveau chaque jour. 
Je pense qu’à l’avenir, il faudra toujours de vraies personnes pour gérer les médias sociaux et que l’intelligence artificielle ne pourra pas s’occuper du contact et de l’organisation avec les influenceuses ou influenceurs. Mais je pense aussi qu’avec l’IA, il y aura beaucoup de nouvelles façons d’atteindre encore plus de personnes et que la publicité sera encore plus efficace pour atteindre les gens. 


Raphaela

Chirurgienne

La chirurgie est une spécialité très variée et importante pour l’humanité. Mais comment cette spécialité et ce métier vont changer ces dix à quinze prochaines années avec de nouveaux progrès techniques ? La recherche se concentre sur de nombreux projets pour faire évoluer la chirurgie, pour faciliter et améliorer le travail des chirurgien-ne-s dans les années à venir. Par exemple, des robots configurables sur mesure devraient pouvoir opérer et les chirurgien-ne-s n’auraient plus qu’à les diriger et surveiller l’opération. Des robots chirurgicaux sont parfois utilisés aujourd’hui déjà. Cette technologie fera sûrement l’objet de recherches, de développements et de perfectionnements dans les années à venir. L’utilisation de robots permet aussi d’améliorer la sécurité des patient-e-s et le résultat des opérations. 
L’intelligence artificielle sera peut-être capable de planifier des opérations dans une réalité virtuelle. Des modèles virtuels permettraient aux chirurgien-ne-s de s’entraîner aux interventions et de tester de nouvelles techniques. Il est tout aussi possible que des implants soient conçus directement dans la réalité virtuelle et adaptés à la personne concernée. J’imagine également que plus tard, les implants seront imprimés en 3D. 
La technologie robotique évolue rapidement et servira dans toujours plus de domaines de la chirurgie. Tout le monde ne voudra peut-être pas se faire opérer par un robot. Même chose avec l’introduction de la réalité virtuelle, qui demande de plus en plus de données personnelles sur les patient-e-s. Beaucoup de gens considèrent la collecte et l’utilisation comme problématiques. La chirurgie devra donc se pencher de plus en plus sur les questions juridiques, éthiques et morales en rapport avec la numérisation. Je suis sûre que de nombreuses et bonnes innovations enrichiront le domaine de la chirurgie dans les années à venir. 


Julia

Infirmière

Ces dix prochaines années, le métier d’infirmière connaîtra des changements importants, en raison des nouvelles technologies, du vieillissement de la société et des changements dans le monde du travail. Ces évolutions influencent les tâches quotidiennes des infirmières et la manière de soigner les patient-e-s. 
Dans le futur, de plus en plus de machines et d’ordinateurs serviront dans les soins. Les robots pourraient par exemple aider à soulever les patient-e-s de leur lit ou à distribuer des médicaments. Les programmes informatiques dotés d’une intelligence artificielle joueront également un rôle plus important, en aidant à surveiller l’état de santé des patient-e-s et à établir des plans de soins appropriés. Cela déchargerait les infirmières et leur permettrait de consacrer plus de temps aux soins directs aux personnes. Ce serait un avantage certain. 
Mais je pense que ça ne se passera pas ainsi, car en Suisse, les gens deviennent de plus en plus âgés. Alors davantage de personnes auront besoin de soins. Beaucoup de personnes âgées ont des pathologies compliquées. Les infirmières peuvent donc assumer davantage de responsabilités. Elles doivent s’occuper de plusieurs patient-e-s et collaborer avec de nombreuses et nombreux professionnel-le-s. 
Ces changements comportent des avantages et des inconvénients. D’un côté, la technologie pourrait rendre les soins plus rapides et plus précis. D’un autre côté, le risque existe de perdre le contact personnel entre soignant-e et patient-e, alors que ce lien humain dans les soins est très important pour de nombreuses personnes. Il faudra trouver un juste milieu entre l’assistance technique et les soins personnels. 
Une autre chose importante sera d’améliorer les conditions de travail dans le secteur des soins, pour qu’assez de personnes choisissent ce métier. Les équipes de nuit, les services de week-end et les bas salaires ne rendent pas la profession attrayante. 
L’infirmière du futur devra savoir utiliser la technique et entretenir un contact personnel avec les patient-e-s. Ce contact personnel restera très important et aucune machine ne pourra le remplacer. 


Jaël

Médecin

Même si ce n’est pas vraiment le métier de mes rêves, je peux m’imaginer devenir médecin. Le travail avec les gens, les questions de santé et de maladie, les aspects sociaux et les relations entre personnes m’intéressent. Mais à quoi ressemblera ce métier dans dix ans ? Qu’est-ce qui va changer ? Le médecin sera-t-il inutile? Les gens seront-ils examinés et soignés par des robots ? 
Je ne pense pas que dans seulement dix ans, les robots remplaceront les humains, mais en médecine, la technologie prend de plus en plus d’importance. La médecine manque de personnel qualifié. La technologie et d’autres personnes doivent aider à combler ce manque. L’intelligence artificielle permet d’identifier et de déterminer plus rapidement des maladies. De bons programmes pourraient s’occuper de la première évaluation sans médecin. L’IA est capable d’interpréter des radiographies et des analyses de sang. Grâce aux caméras et aux scanneurs, il n’est plus nécessaire que le médecin voie le patient en personne : il peut être n’importe où et donner son avis. Des ordinateurs dotés d’une IA pourraient également s’occuper de toute la prise en charge et de la discussion avec les patient-e-s. Seulement les cas compliqués seraient pris en charge par de vrais médecins. À part cela, de nouveaux problèmes et aspects apparaissent dans la médecine. Les médecins s’occuperont de plus en plus des conséquences des changements climatiques. Il y aura de nouveaux virus et de nouvelles maladies. On doit donc faire beaucoup de recherche. La migration augmentera la densité de la population, ce qui créera de nouveaux problèmes. Notre système de santé pourrait manquer d’argent, ce qui ferait que seulement les riches obtiendront les meilleurs traitements et que les plus pauvres mourront de maladies qu’on aurait pu soigner. 
Alors médecin est-il encore un métier de rêve ? Si l’IA, la télémédecine, les soucis d’argent et les traitements inéquitables deviennent réalité, est-ce que je veux vraiment faire ce métier ? 


Eve

Cuisinière

Les évolutions technologiques, les personnes qui modifient leur comportement d’achat et la prise de conscience toujours plus forte de la durabilité vont changer le métier de cuisinier. 

Évolutions technologiques : avec la numérisation et l’automatisation dans la restauration, le travail quotidien va changer. Les appareils de cuisine de haute technologie faciliteront le travail, par exemple les fours intelligents, qui reconnaissent les aliments et les cuisent automatiquement le mieux possible. Des robots et systèmes d’intelligence artificielle pourraient effectuer des tâches répétitives dans les grandes cuisines. Il y aura des imprimantes 3D capables de créer des structures alimentaires complexes. L’adaptation à ces technologies implique une formation continue importante pour les cuisinières et cuisiniers. 

Changement des habitudes alimentaires : les gens veulent manger mieux et plus sainement. Les cuisinières et cuisiniers doivent étendre en permanence leurs connaissances sur l’alimentation végétale, les allergies, etc. La demande de repas végétaliens, végétariens et sans gluten va augmenter. On doit donc recomposer les anciennes recettes, imaginer et apprendre de nouvelles techniques. 

Durabilité et régionalité : cuisiner avec des produits régionaux et de saison devient plus important, également pour garder une faible empreinte écologique. Respecter l’environnement en diminuant la quantité de déchets ou en utilisant des emballages durables va avoir autant d’importance que de choisir des aliments locaux, biologiques et provenant du commerce équitable. La collaboration étroite avec des productrices locales et des producteurs locaux sera d’une grande importance, tout comme connaître la qualité et l’origine des aliments. 

Changement du profil professionnel : d’artisan classique encore aujourd’hui, la cuisinière ou le cuisinier deviendra toujours plus spécialiste en nutrition holistique. Les cuisinières et cuisiniers ne travailleront pas que dans des restaurants, mais aussi dans le développement d’aliments, la restauration pour les besoins nutritionnels individuels ou le conseil en développement durable. Le métier sera plus varié et plus technique. 


Noa

Enseignant secondaire 

D’ici quinze ans, le métier d’enseignant-e aura beaucoup changé. Les médias et technologies numériques devraient jouer un rôle encore plus important. Aujourd’hui déjà, les enseignant-e-s utilisent en classe des ordinateurs, tablettes et autres outils numériques. À l’avenir, les lunettes de réalité virtuelle pourraient devenir la norme. Elles permettraient de rendre les cours plus passionnants et plus visuels, en faisant par exemple des excursions virtuelles dans des lieux historiques ou dans l’espace. L’intelligence artificielle pourrait également menacer ce métier dans les années à venir, d’après certain-e-s spécialistes. L’IA peut accélérer et améliorer beaucoup de choses. Elle transforme le monde, mais ne peut sûrement pas remplacer les enseignant-e-s, à mon avis. Elles et ils devront peut-être s’occuper des élèves de plus en plus individuellement. On trouve déjà de nombreuses méthodes d’apprentissage différentes, mais dans le futur, il sera sûrement encore plus important d’adapter l’enseignement aux besoins de chaque élève. Cela pour identifier les points forts et améliorer les points faibles. La collaboration entre enseignant-e-s et élèves va aussi évoluer. Les enseignant-e-s seront moins là pour simplement transmettre leurs connaissances, mais plutôt pour accompagner l’apprentissage, pour aider les élèves à trouver des solutions de manière autonome et à penser avec créativité. Il pourrait y avoir davantage de travaux de groupe, de discussions et de projets dans lesquels les élèves sont actives et actifs, plutôt que de simplement écouter passivement. Un autre point important est l’internationalisation de l’enseignement. L’anglais deviendra encore plus indispensable en tant que langue mondiale, et les enseignant-e-s pourraient travailler plus souvent en équipes internationales ou collaborer avec des écoles d’autres pays. Les élèves pourront ainsi vivre plus facilement dans un monde globalisé. Dans l’ensemble, je pense que dans quinze ans, le métier d’enseignant-e sera sûrement plus diversifié et plus exigeant. Les enseignant-e-s devront assumer davantage de responsabilités, car elles et ils ne transmettront pas seulement des connaissances techniques, mais aussi des compétences sociales. La capacité à s’adapter aux nouvelles technologies et aux nouvelles formes d’enseignement sera décisive pour relever les défis de demain. Les enseignant-e-s continueront donc à jouer un rôle important, mais devront être prêt-e-s à évoluer en permanence. 


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