Ne pas épuiser le personnel
Solina compte actuellement 510 postes à plein temps, dont 336 dans les domaines des soins, de l’accompagnement et de l’activation physique. «Nous avons seize postes à plein temps de plus que l’objectif imposé par le canton pour l’encadrement», fait remarquer M. Bhend. Une bonne nouvelle qu’il convient toutefois de relativiser: «Dans certaines équipes, il arrive souvent que des places vacantes ne puissent être repourvues avec des personnes qualifiées.» Des travailleuses ou travailleurs intérimaires comblent les lacunes, ce qui entraîne des surcoûts ainsi que – à cause d’un taux de rotation plus élevé – une certaine fébrilité parmi les effectifs et la population résidente. Pour réduire la part de main-d’œuvre temporaire, un groupe a été constitué dans le domaine des soins. Il se compose d’une dizaine de postes à taux fixe, affectés avec souplesse aux différentes équipes. Fondation d’utilité publique à but non lucratif, Solina renonce parfois à attribuer un lit de soins faute de personnel disponible: «Nous refusons d’épuiser nos collaboratrices et collaborateurs.»
On constate que même un employeur exemplaire comme Solina peut souffrir de la pénurie dans le domaine des soins. «Il y a quelques années, nous avions du mal à trouver du personnel infirmier diplômé, mais la difficulté s’étend aujourd’hui aux domaines de l’assistance en soins et santé communautaire (ASSC) ainsi qu’à l’assistance en soins», déplore Patric Bhend. Les raisons sont multiples et l’entreprise ne peut agir sur toutes: le travail dans les soins de longue durée est éprouvant à la fois psychiquement et physiquement, le travail par roulement intéresse de moins en moins de monde et les salaires sont plus bas que dans les hôpitaux. En outre, la formation propose un nombre de places limité et contribue, selon M. Bhend, à susciter de fausses attentes: «Celle-ci se concentre sur les soins aigus, alors qu’ici, nous avons davantage besoin de gens capables de communiquer avec les personnes atteintes de démence que de spécialistes en technique médicale.» Ce qui peut décevoir certaines employées ou certains employés, qui auraient aimé appliquer ce qu’elles ou ils viennent d’apprendre. La pénurie de main-d'œuvre frappe aussi la restauration et l’intendance. «La pandémie de coronavirus a rendu le marché très dynamique et il est difficile de s’adresser à suffisamment de personnes qualifiées.» Solina mise fortement sur les réseaux sociaux pour le recrutement: «Nous atteignons la plupart des candidates ou candidats en ligne ou par le bouche-à-oreille.» Le directeur est convaincu que publier une offre d’emploi est devenu insuffisant.
Un lieu où l’on vit
La fondation Solina gère trois maisons de retraite et de soins à Spiez et Steffisbourg, qui proposent actuellement 389 places. Les prestations vont de la gériatrie classique à la prise en charge de personnes atteintes de démence et de personnes âgées souffrant de maladies psychiques complexes, de problèmes de dépendance ainsi que de diminutions mentales et physiques. En outre, la fondation dispose d’une centaine d’appartements protégés pour celles et ceux qui préfèrent garder leur autonomie, tout en ayant la possibilité de recourir à des prestations supplémentaires comme la livraison de repas ou le service de nettoyage. M. Bhend insiste sur le fait que ces institutions sont des maisons ouvertes. Des manifestations publiques telles que concerts et conférences sont organisées sur tous les sites, pour des gens de tout âge. «On ne vient pas chez nous uniquement pour mourir, mais surtout pour vivre.»
En ce qui concerne le financement de ses hypothèques, Solina travaille depuis dix ans avec la Banque Alternative Suisse. Le directeur relève qu’«avec 55 pour cent de notre financement extérieur, elle est notre principale partenaire en la matière». Et d’ajouter que le choix s’est porté sur la BAS car, d’une part, la Banque propose des conditions intéressantes à une entreprise de cette taille et, d’autre part, elle défend des valeurs sociales et d’utilité publique similaires. M. Bhend est heureux de cette collaboration, qu’il qualifie de «véritable partenariat».