Qui paie combien et pour quoi ?

Des coûts qui s’envolent
Chaque année, le système de santé suisse engloutit toujours plus d’argent. Le montant est passé de 665 francs par personne et par mois en 2010 à 869 francs en 2022. Les primes d’as­surance maladie se sont envolées en parallèle, comme le montre l’accroissement des dépenses pour l’assurance de base.

En comparaison internationale
Comparés au PIB, les coûts de la santé en Suisse correspondent à ceux de la plupart des pays voisins, pour ce qui est des montants et de leur évolution ces dernières années. Seule l’Italie affiche des chiffres légèrement inférieurs. Il est frappant de voir à quel point les sommes ont augmenté dans tous les pays à cause de la pandémie de coronavirus.

Des flux financiers complexes
Les flux financiers sont complexes dans le secteur de la santé en Suisse. L’Office fédéral de la statistique (OFS) établit une distinction entre des sources comme l’État ou les ménages privés, qui versent de l’argent aux prestataires de soins par l’intermédiaire de différents ­régimes financiers, dont l’assurance maladie.

Un coût marginal élevé en Italie et en Suisse
Une comparaison avec cinq pays de l’OCDE montre que les systèmes de santé suisse et autrichien sont proches, en ce qui concerne les sources. La part du coût marginal est toutefois plus élevée en Suisse : elle y dépasse les 20 pour cent, comme en Italie.

Les hôpitaux, principaux prestataires
En Suisse, les hôpitaux sont les principaux prestataires dans ­le domaine de la santé, du moins en ce qui concerne les coûts qu’ils entraînent. Ils représentaient, en 2022, 35,6 pour cent des charges totales du système de santé. Les institutions médico-sociales, par exemple les EMS, arrivaient en deuxième position avec près de 15,8 pour cent, talonnées par les cabinets médicaux et leurs 14,9 pour cent. 

Financé à 60 pour cent par les ménages 
Le système de santé a été financé à hauteur de 92,9 milliards de francs en 2022. L’État y a contribué à 32 pour cent, les entreprises à 5 pour cent et les ménages à 60 pour cent. Le reste est ­venu de sources indéfinies. La part des ménages s’est élevée à 526 francs par personne et par mois, en moyenne, dont 264 francs pour les primes de l’assurance de base et 68 francs pour celles des assurances complémentaires. La proportion du coût marginal (out-of-pocket) – c’est-à-dire le montant que chaque personne a payé de sa poche – a atteint 188 francs.

Près de deux tiers des dépenses pour les soins  
Les soins curatifs ambulatoires et stationnaires – autrement dit le traitement de patient-e-s par du personnel médical et infirmier – représentent chacun 21 pour cent des dépenses de santé. Les soins et l’assistance à long terme atteignent 20 pour cent. Les biens de santé comme les médicaments, consommables et appareils thérapeutiques constituent un autre poste important, avec 16 pour cent. Enfin, 8 pour cent des dépenses se rapportent aux services auxiliaires. Dans ce domaine, qui inclut par exemple la radiologie et les analyses de laboratoire, les coûts ont augmenté de 57 pour cent depuis 2020.

Une opération de la hanche pour 18 000 francs 
Les traitements médicaux et chirurgicaux peuvent vite se chiffrer en milliers de francs. Le traitement d’une pneumonie – cas médical le plus fréquent en 2022 – a coûté plus de 11 000 francs en moyenne. La même année, le cas chirurgical le plus courant a été la césarienne, d’un coût moyen de 10 200 francs. Le remplacement d’articulations figure aussi parmi les trois opérations chirurgicales le plus souvent pratiquées. Elles sont particulièrement onéreuses: la NZZ a calculé que la pose d’une nouvelle prothèse de hanche revient à 18 000 francs en moyenne.