Avec son analyse de durabilité, la BAS détermine quelles entreprises peuvent rejoindre son univers de placement. L’analyse repose sur différents critères d’exclusion ou d’encouragement, positifs ou négatifs. Certains de ces plus de 270 critères ont un rapport direct avec la santé. Ils servent par exemple à évaluer une entreprise pharmaceutique, afin de savoir si et comment elle garantit l’accès aux soins médicaux pour les personnes qui vivent dans des régions défavorisées de la planète.
En matière de santé, l’accès aux soins est l’un des rares paramètres à couvrir toutes les catégories de critères de la BAS. Les grandes firmes pharmaceutiques dépourvues de stratégie pour garantir un tel accès sont exclues. Dans le cas des petites et moyennes entreprises, bien que l’absence de stratégie d’accès n’entraîne pas automatiquement l’exclusion, elle constitue un critère négatif important dans l’évaluation globale. À l’inverse, les entreprises qui ont mis en place ce type de stratégies bénéficient des critères positifs et d’encouragement de la BAS.
Responsabiliser l’industrie pharmaceutique
Cette approche montre l’importance que la BAS attache à l’équité sociale dans l’accès aux soins. Voilà aussi pourquoi elle soutient le travail de la fondation néerlandaise Access to Medicine Foundation (ATMF), notamment en cosignant les prises de position publiques des investisseuses et investisseurs. La fondation, qui existe depuis 2003, demande à l’industrie pharmaceutique d’assumer davantage ses responsabilités afin d’étendre l’accès aux médicaments dans les régions à bas revenus. Qu’elle développe des médicaments, les fabrique ou les distribue, l’industrie joue un rôle prépondérant dans la fourniture de services de santé à des milliards de personnes autour du globe.
L’ATMF cherche comment le secteur pharmaceutique peut améliorer les services de santé à l’échelle internationale. Elle publie des lignes directrices à cet effet. La fondation s’intéresse également à la façon dont les entreprises mettent en œuvre ces mesures. Depuis 2008, elle établit tous les deux ans l’indice «Access to Medicine Index», qui évalue publiquement les vingt plus grandes sociétés pharmaceutiques du monde. Un rapport explicatif classe les résultats.
Ensemble, on va plus loin
En 2024, la BAS et 147 autres établissements financiers ont signé une prise de position publique réaffirmant la pertinence de l’Access to Medicine Index. Les institutions signataires gèrent un patrimoine total de 22 000 milliards de dollars étasuniens. Leur prise de position confirme que la mise en place de stratégies d’accès sérieuses par les entreprises est, à leurs yeux, une question centrale dans les décisions d’investissement. L’indice fait pression sur les entreprises pharmaceutiques, en indiquant lesquelles obtiennent de bons résultats et celles où un rattrapage s’avère nécessaire. La prise de position des investisseuses et investisseurs sur l’indice appuie ces efforts. Le rapport d’accompagnement approfondit les sujets qu’il serait judicieux de traiter en lien avec des stratégies d’accès; il aide ainsi l’industrie à déployer des mesures.
La BAS est une petite investisseuse, comparée à d’autres institutions financières. Certaines entreprises figurant dans l’indice sont exclues de l’univers de placement de la banque, pour différentes raisons pas forcément liées au critère des stratégies d’accès. La banque n’exclut pas l’industrie pharmaceutique en tant que telle, mais seulement certaines sociétés. Il est donc possible, en principe, que des entreprises exclues finissent par rejoindre l’univers de placement de la banque si elles changent leurs pratiques commerciales. Grâce à son engagement commun avec l’ATMF et les institutions cosignataires, la BAS peut déjà œuvrer à ce que de plus en plus d’entreprises s’impliquent, partout dans le monde, pour faciliter l’accès aux soins médicaux. Et cela même si elles ne font pas partie de l’univers de placement de la banque.
