Parmi les entreprises où la responsabilité sociale tient le haut du pavé, on peut citer
Metron. Spécialisée dans l’aménagement du territoire, cette pionnière a son siège à Brugg (AG). Son personnel dispose d’un droit de codécision depuis 1974. Un choix qui ne repose pas explicitement sur des idées de gauche: les fondateurs de l’entreprise faisaient partie de l’aile progressiste de la bourgeoisie libérale argovienne.
Metron Holding emploie cent cinquante personnes. Elle est divisée en cinq sociétés anonymes, au sein desquelles les collaboratrices et collaborateurs peuvent élire leur direction. Comme en politique, des gens font acte de candidature et un vote a lieu. Chaque direction se compose généralement de deux à trois personnes, parmi lesquelles le conseil d’administration choisit les membres du plus haut niveau, c’est-à-dire la tête de la holding.
Les employées et employés peuvent aussi se prononcer sur des questions importantes. Elles et ils disposent de différents canaux, allant des séances de bureau aux réunions du personnel. La rédaction des contrats de travail ou les décisions stratégiques font l’objet de discussions et de choix démocratiques. Les collaboratrices et collaborateurs détiennent en outre la majorité des actions de l’entreprise, par l’intermédiaire d’une fondation. La culture Metron se distingue encore par autres éléments tels que des conditions de travail respectueuses de la vie familiale, une formation continue intensive et la transparence des salaires. Ces derniers sont publiés. Cela génère-t-il des conflits? Cornelia Bauer, responsable de la communication, assure que non. «Mais cela suscite des discussions.» Quoi qu’il en soit, l’écart salarial est plus faible qu’ailleurs, car chez Metron, le revenu le plus élevé ne peut être plus de quatre fois supérieur au plus bas.