Des émissions réduites tout au long de l’année
Un ensemble de bâtiments – comprenant une halle technique et un entrepôt de plaquettes de bois – est en cours de construction. Le combustible viendra majoritairement de forêts et scieries de la région. S’y ajouteront des coupes de bois sur les talus d’autoroute par l’Office fédéral des routes (OFROU) ainsi que de petites quantités de bois usagé provenant du magasin de bricolage tout proche. Pizol Energie SA estime à 19 000 mètres cubes ses besoins annuels en bois. D’après Paul Scherrer, «le niveau d’équipement actuel remplacera, chaque année, 1,4 million de litres de mazout. Cela correspond à une baisse des émissions d’environ 3800 tonnes de CO2 pour la même période.» L’installation produira autour de 12 000 mégawattheures d’énergie utile par an, permettant de chauffer 800 maisons individuelles. Un système de condensation des gaz de combustion extrait jusqu’aux calories contenues dans les fumées, et un électrofiltre assure le respect des limites strictes en matière de particules fines. «Grâce à un accumulateur de chaleur d’à peu près 60 mètres cubes, nous pouvons garantir un fonctionnement continu en toute saison», promettent les exploitants.
Les négociations avec les autorités et les propriétaires fonciers, l’obtention des permis de construire dans chacune des trois communes desservies, l’attribution et le contrôle des travaux, la prospection de la future clientèle: autant de démarches chronophage, reconnaît M. Scherrer, d’autant plus qu’il doit également s’occuper de sa propre entreprise. Si un calendrier serré a pu être respecté, c’est avant tout parce qu’il dispose d’une longue expérience et d’un solide savoir-faire en matière de chauffages à distance et de leur exploitation. Ensuite, Pizol Energie SA bénéficie en outre du soutien d’Urs Zwingli, spécialisé dans les réseaux de chaleur, avec son bureau d’ingénieurs Calorex SA. Ce dernier a notamment contribué à la construction du réseau à distance de Wattwil dans le Toggenburg, qui fonctionne depuis 2016 et sert de modèle à l’installation de Wangs. Enfin, les trois fondateurs sont des entrepreneurs prospères et bien implantés dans la région. Ils ont l’habitude de prendre des décisions rapidement, même parfois certains risques. Par exemple, pour remédier aux longs délais de livraison, ils ont commandé la chaudière à bois avant d’avoir déposé la demande de permis de construire. «Nous voulions que les choses avancent vite», confirme Paul Scherrer. Les clientes et clients ne sont d’accord de signer un contrat qu’avec la certitude que le projet sera mené à bien. «Voilà pourquoi, dès le début, il était clair pour nous que travailler sur une base privée était la seule stratégie qui nous permettrait de réaliser le réseau de chaleur.»
Un partenaire financier efficace
Le projet de réseau de chaleur à partir de bois, énergie renouvelable, leur a ouvert grand les portes des autorités et de la clientèle potentielle. La Banque Alternative Suisse (BAS) a contribué à ce que le projet se concrétise aussi rapidement, comme le souligne M. Scherrer: «La BAS, avec sa simplicité, a été une chance pour nous.» Elle finance la centrale de chauffage et son réseau de chaleur par un crédit de 9 millions de francs. M. Scherrer se souvient avoir reçu une première proposition de financement deux jours seulement après la soumission de son plan d’affaires à la BAS. «Et, en plus, elle était largement meilleure que toutes les propositions faites par d’autres banques!» La BAS pose certes des questions pointues, mais dans le but de bien comprendre les intérêts des clientes et clients. «La communication se fait toujours d’égal à égal», apprécie l’entrepreneur. «Pour nous, la BAS n’est pas juste une banque, mais une véritable partenaire.»